Stephan Eicher, The concert

Effet de lumière basé sur les "parapluies" de photographes.

On a beau dire ce qu'on voudra mais les réputations sont toujours fondées sur quelque chose. Tiens prenez Stephan Eicher par exemple !
Il est Suisse.
Quelle est la réputation des Suisses ?
Personne ne voit ? Non pas le chocolat ! Pas les banques non plus !
Vous allez comprendre...

Mardi 30 octobre, Stephan Eicher était en concert au Cirque Royal à Bruxelles. J'arrive bien en avance comme d'habitude, histoire de respirer l'ambiance de la salle, de voir les gens s'installer.
D'ailleurs cette salle est vraiment chouette, l'une des plus jolies que je connaisse. J'aime l'acoustique excellente et surtout cette ambiance chaude. Même lorsque les spectateurs sont simplement en train d'arriver, il se passe quelque chose. Comme au théâtre, on entend des bruits, des rires étouffés, de la retenue...

- Dis t'as vu le gars là-bas, il ressemble à mon patron.
- Mais c'est lui !
Un grand Suisse.

Bref, cette atmosphère si particulière est propice à l'évasion. Je suis zen, tranquille, à la limite du paisible.Je demande à un type de la sécurité à quelle heure est prévue le concert.
- 20h15, me dit-il.

Mon regard traîne à droite et à gauche, je prépare mon appareil...Bref je m'occupe. Je jette un coup d'oeil à ma montre...20h14.
Je me dis qu'il reste alors un bon quart d'heure avant que ça ne commence. Les artistes arrivent toujours en retard. Mais quand même, je laisse mes yeux sur le cadran de la montre.

Dans 20 secondes, il sera 20h15... dans 10 secondes... Ca y est il est 20h15 pile... Stephan Eicher entre sur scène ! La vache, incroyable !
Pile à l'heure, à la seconde près ! Ombres et lumières.

Il a d'abord commencé par 4 titres semi acoustiques, seul en scène avec sa guitare blanche. D'ailleurs toutes ses guitares sont blanches. On sent que l'esthétique du concert a été bien travaillée, la blancheur des grattes, les fringues et aussi la lumière. C'est réussi.

Pas de débauche de spots, mais du raffinement. Les effets sont basés essentiellement sur des jeux d'ombres chinoises, des reflets et des lumières indirectes produites par des "parapluies" de photographes. J'aurais aimé voir un jour un trio composé de Gainsbourg, Arno Et Eicher.

Et la musique dans tout ça ?
Oui j'y viens, cinq minutes !

Stephan Eicher a joué une bonne partie du dernier album et inévitablement quelques uns de ses tubes, complétement réarrangés.

Tellement réarrangés que j'ai eu du mal à reconnaître Combien de temps. C'était surprenant et excellent. Le jeu du batteur aussi était là pour servir la musique et le spectacle. Il courait d'une batterie à l'autre pour jouer le morceau, chacune d'un côté de la scène. C'est le genre de truc qui enflamme une salle ça.
Ce qui est arrivé, la foule est entrée dans un délire joyeux et Eicher a conclut le morceau en allant embrasser son batteur sur la bouche. C'est chaud, c'est bon, ça vient des montagnes.

Dans les titres réarrangés, on a eu aussi Déjeuner en paix en version électronique (ta mère !). J'aime bien ça, tout ce qui participe à ouvrir l'esprit est bon à prendre. Des gens sont venus voir Stephan Eicher et finalement ils entendent de la techno. Ils se rendent compte alors que techno ne signifie pas seulement rave et déchets humains déambulants dans la boue. C'est beau la Suisse !

Les effets avec le sampler étaient aussi assez surprenants et plus destabilisants pour le coup. Surtout au début.

Stephan Eicher est seul en scène, il chante tout en jouant le riff d'un des morceaux du dernier album. On est plongé dans le morceau, d'un coup il arrête de jouer, place sa guitare devant son visage et chante à travers le micro de la gratte. On ne le voit plus.

Mais surprise. Lorsque ses mains ont quitté les cordes, le riff a continué. Mais quoi ? C'est de la magie ? C'est du playback ? J'ai eu un peu de mal avec cet effet, même si je m'y suis habitué puisqu'il a été répété sous d'autres formes plusieurs fois.Une des guitares blanches de Stephan Eicher.

A plusieurs moments du concert, Eicher est sorti des clous, sorti de sa feuille de route pour se faire plaisir, se taper des petits délires avec ses ziquos et le public.

- "Puisqu'on est dans un cirque... Il ne faut pas me provoquer moi..." Son claviériste s'est mis à jouer la musique habituelle que l'on entend dans les cirques. C'était décalé et sympa.

Décalé parce qu'en voyant Eicher avec sa petite moustache à la Mink Deville, on se dit en première impression que le spectacle va être propre, mais sans la folie que j'aime dans les concerts.

Et bien je me suis fouttu le doigt dans l'oeil, comme dirait Jimmy Page. Cette petite moustache participe à l'esthétique très classe du concert, le Suisse est espiègle. On le savait extrémement gentil, il est aussi un déconneur.

Olè !

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