Tout commence par une feuille posée avec application par des roadies et assistants, professionnels et passionnés. Une feuille de papier que les fans s'arrachent en fin de concert.
Ultime témoin d'une soirée inoubliable...
La setlistL'idée de départ était de réunir des musiciens cubains des années 30 à 50's. Des papys, puisque les plus jeunes avaient déjà près de 60 ans lorsque l'idée s'est concrétisée. Des Cubains étaient convoqués, des Africains également. Ils devaient aussi être de la fête du Buena Vista Social Club, première mouture.
Mais leur avion sera bloqué lors de leur escale à l'aéroport de Paris. Ils n'arriveront jamais à La Havanne.
L'album qui devait être enregistré, le sera, mais sans eux.
Les papys cubains sont attachants, même ceux que vous croisez dans la rue. Ils ont toujours de la tenue, une certaine classe, de la dignité.
Ils ont traversés les heures sombres de l'histoire de leur pays, ils étaient chanteurs et musiciens dans leur jeune temps. Les événements les ont obligés à devenir cireurs de chaussures dans les rues de la capitale cubaine.
Au fond, les "cuivres" toujours en mouvement.
Pendant le concert du Buena Vista Social Club le 30 octobre dernier, je pensais à ceux qui ont été les premiers membres du groupe. Aucun n'était présent sur la scène de l'Ancienne Belgique à Bruxelles.
Pas par snobisme. Pas par ambition personnelle. Pas non plus à cause de la pesanteur du groupe qui prend sur la carrière personnelle. Pas par état d'âme. Non, non, ils étaient juste un peu morts. Suffisamment pour ne pas pouvoir être là le 30 octobre dernier.
La vie et l'âge avancés avaient eu un jour raison d'eux. Certains avaient atteint le siècle avant de partir.
C'est un âge déjà honorable pour un musicien.
Un seul de ces honorables ancêtres tourne encore avec le groupe. Orlando Cachaito López, le contrebassiste. Il est celui qui était là au départ, celui qui figure sur tous les albums, il est le gardien du temple.
Les plus jeunes du groupe, notamment le pianiste, l'aident à venir sur scène. Il marche avec difficulté, par petits pas hésitants, mais derrière sa contrebasse, il redevient l'enfant heureux de partager quelque chose, de partager de la musique.
Orlando Cachaito López
D'habitude lorsque je suis dans cette salle, assis par terre à attendre le début du concert, il y a des gens autour de moi qui parlent flamand, français, parfois anglais.
Ce soir du 30 octobre, ça parlait espagnol. Comme une ambiance de vacances, l'envie de voir le Malecon, le grand boulevard qui borde la mer à La Havanne. Comme une envie de faire la fête.
Vamos ! La trova, la musique cubaine est une sacrée invitation à la fête. Les 14 musiciens sur scène étaient sans cesse en mouvement. Au fond, les cuivres, 3 "jeunes" d'une soixantaine d'années s'amusaient comme des fous.
C'en était même rigolo. On les voyait se lancer des défis à celui qui pousserait l'audace à en faire plus que l'autre.
A l'avant de la scène, l'homme à tout faire, le leader du groupe, musicien et chanteur, chef d'orchestre et animateur s'amusait aussi de leurs péripéties.
L'homme à tout faire, le leader du groupe, musicien et chanteur, chef d'orchestre.
Il y avait aussi une choriste à l'avant. Muy sexy. J'étais posté au dessus de la scène, juste au dessus de son décolleté, c'était.. c'était.. Enfin je veux dire qu'il y avait du monde au balcon. Je sais j'y étais, sur le balcon.
Malheureusement toutes les photos d'elles étaient inexploitables. Problème avec le gros zoom.
Les ambiances à dominante de rouge ou de jaune sont la traduction de la chaleur que dégage cette musique. Mais les appareils numériques, même les meilleurs sont plus dubitatifs sur ce point de vue là.
Pas d'image de qualité de cette jolie cubaine, mais des souvenirs d'une choriste toujours en mouvement. Un déhanchement plein de grâce si bien exprimé par les danseuses de salsa cubaine.
Des souvenirs, des souvenirs ! Ca nous fait de belles jambes me dites-vous.
Justement, de belles jambes aussi !
Il n'y a pas que le balcon qui était plein de monde !
Aprés le concert, les techniciens rangeaient déjà le matos. Pendant ce temps, le flutiste était venu saluer le public, dédicacer des photos et parler avec des filles du public. Un cubain reste un cubain, même loin de ses bases !
Le public, constitué de connaisseurs de la musique cubaine, a réclamé plusieurs fois Chan Chan. Une chanson d'amour à la mode tropicale ensorceleuse à souhait, qui vous prend dans son rythme sans plus vous lâcher (...Comme elle secouait ses fesses ...Ca émouvait Chan Chan ...).
La chanson n'est jamais venue, tant pis, on s'est quand même amusé.
En sortant de la salle, c'est la fraîcheur d'un soir d'automne à Bruxelles qui m'a rappelé que je n'étais pas à Cuba.
M'en fout, même pas froid !
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